Moh Blog

Rêve à rebours.
Je serre la branche à l’arganier. Ses épines me transpercent le corps.
L’ambre coule. Je ne sens rien.
L’arbre saigne.
Je tâtonne, je tamponne, je serre de toute mon âme. Je fonds en sève dans son tronc. Les coquilles d’escargots vacantes figent en boutons depuis bien longtemps. Du temps quand la terre était plate, quand le ciel faisait limite.
J’hume le vide dans le colimaçon. Ramsès était là!

Du chiot il reste la corde attachée au tronc. On le dit mort. Maure depuis toujours. « Liberté» était son nom.
Il n’est pas candidat, il ne votera pas.

Arganier ancêtre des descendants, parle-moi des escargots de Pythagore.
Plutôt des nôtres qui ne vont pas. Qui slabouillent la ‘tête du hanout’ qui pique et qui est toujours là. Des marmites d’infortune. De la chie de bétail qui les chauffe pour les élections.
Des nanomatériaux qui courbent la lumière, ou plutôt des rues du village où les lumières s’en vont. Où on lape la sauce babbouch, au cul des temps, dans l’ombre du noir.
Rien. Pour presque rien.

Le village est resté là. Ramsès est toujours là.
Le chiot aurait voté.

Pour les absents.

Moh