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Moh

22 juin, 2007

 

couscous -suite et fin-



Bouffée «laïque» -accolades bien serrées- dans la politique marocaine. Circulaire du Ministère des Habous: « Cette circulaire enjoint aux imams, prédicateurs et mourchidate, désireux de prendre part aux prochaines élections, de demander à être relevés, provisoirement, de leurs fonctions et un mois avant la date du scrutin ». ALM. Un moi avant, c’est mieux que rien.

Flash-back:

Les plus de quarante-ans ont vécu la crise identitaire du politique marocain des années 70-80. Plomb, matage et fragmentation de l’opposition, défrancisation (arabisation pour les tendres), pouf de l’alternance etc.. Les analystes tirent l’alarme, prédisent l’inévitable montée des idéologies fondamentalistes. Feu Hassan II tire la chasse sur le Tarot. Il avait à moitié raison, celle du plus fort.

L’autre moitié domine la scène politique d’aujourd’hui. L’islamisme sous toutes ses formes, du tendre consommable produit local, aux mouvances radicales de l’apocalypse nées ailleurs, dressent les filets de salut. Imarat-Al-Mouminine perd l’exclusivité du halot. A défaut de la liberté tout court, les fondamentalistes offrent du tu-l’aura-avec-du-vin-là-haut, si ici bas, tu te la file le hijab et la «ceinture de liberté»

"Donne-moi tes pauvres, tes exténués
Qui en rangs pressés aspirent à vivre libres,
Le rebut de tes rivages surpeuplés,
Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête me les rapporte
De ma lumière, j'éclaire la porte d'or !"

Poème d’Emma Lazarus gravé sous la ‘statut de liberté’

Fin du flash-back

La Moudawana qu’on dit à coté de la chariâa, la circulaire des Habous et autres toutes petites lumières aussi retardataires et aussi infimes qu’elles soient laissent entrevoir qu’au Maroc le concept de séparation de la foi et de l’état est chose plausible, ne serais-ce que par nécessité.

La séparation de l’état d’une religion dont il ne peu plus se servir, est mûr pour le débat.
Les programmes politiques s’affichent sur les tribunes de la campagne électorale, et qu’est ce qu’on a faim! Qui aura l’audace de lancer du haut de la tribune que nos mosquées sont pour dieu comme dit le coran, que nos mosquées n’appartiennent qu’à ceux qui y prient quelque soit leur couleur politique, leur statut, la longueur de leur barbe ou celle de leur note de bar. Que Dieu n’est pas propriété des hommes, d’un pays, d’une secte, d’un parti, et en aucun cas n’est jamais raison pour endoctriner ou tuer l’innocence et le juste. Qui n’a pas pêché, plutôt qui a pêché, plutôt qui saura juger lequel de nous est plus musulman que les autres. A quoi servent les partis musulmans, entre musulmans dans un pays musulman?

Ma page s’achève.

Moh


14 juin, 2007

 

Couscous


La politique c’est comme vendredi: Inévitable.
Chez nous c’est aussi jour de couscous. Entreprise terrière, légumes saison à la prêche piquante. Garder ses babouches là, au flair du nez et bien en vue est très vendredi. On ne prie que d’un œil et d’une narine.

A la mosquée balnéaire de Taghazout, l’Imam a le flaire pour la marée, et l' autre œil sur les bikinis, les tongs, et autres secrets de Victoria. Il en expose l’intimité qu’il détaille en connaisseur de cause dans un prêche pour plus de dix ans. Les âmes à outillage sensible ont du mal à retenir le woudou.
La suite est standard: Tout le monde fini au septième sous-sol de l’enfer pour avoir euh.. Bandé. Bronzé. Quelque chose comme
ça.

Un vendredi sans mendiants n’est pas marocain. Les engueulades à la porte de la mosquée, les «Dinmok» au parking, le journal télé-récité juste après la télé-prière officielle, le prochain qui ment pour mieux respirer, la djellaba hajj Mont Blanc, la musique andalouse pour calmer la rate, la chatte qui négocie son morceau sous la table.. Tout ça est très vendredi et très marocain.

Le couscous du bled se mange mieux à la marocaine. A main nue. La droite pour mieux rouler! La gauche par design ne fait rien ou presque. Elle est là, pour gratter une plaie, saisir un os, participer aux élections, bref pour les besoins.. Mais ça c’est de la politique.

Le Couscous est un souk d’ingrédients assortis au grès des saisons. Moins il pleut. Gare au Mahfour navet pur et dur favoris des années-de-la-famine.
Allah est grand, premier dans la rue, dans la triade nationale et dans la constitution. Article 1. Bientôt personne n’aura plus le droit d’aller en enfer, on en aura finit avec les impuretés progressistes. C’est politique.

Couscous aux têtes de mouton, ingrédient à l’œil vif, sans cils, qui vous fixe et que même l’enfer de la marmite n'a pu éteindre. La langue d’abord! disent les connaisseurs.
Couscous à viscères ligotés en kourdass putréfié à point, pour avoir séjourné dans des zones d’ombres, que les mouches ont du mal à reconnaître. Baddaz berbère à la tête de poisson récupérée quelque distance de l’océan pour finir le séjour à dos d’âne. Berkouks à la patte d’amendes et au miel pur en danger d’extinction. Couscous à la cannelle sucrée, couscous à la volaille, couscous au raisin et à l’oignon du bour, sykok à la sauvette, couscous M’dfoun .. tout ça c’est marocain.

Ceux qui rotent d’abord avant de remercier Dieu, ceux qui sucent, parce que c’est plus propre après, ceux qui dégoutent en lavant leurs dentiers dans la salle à manger, ceux qui revendiquent la semaine à sept vendredi pour arrêter le temps, animeront les cauchemars de ceux qui optent pour la sieste à ventre plein

Ma page s’achève.

Moh


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