Agadir ne se réveille pas tôt. Six heures du mat, à la porte du Palais! Au palais des Roses, on ne sert plus au bar, on fait mieux: Room service discret -presque- pour intéressés, option Chaire si généreux.
Rasé G6, sapé comme un baron souverainement cravaté, sur-parfumé, impeccablement accompagné, je hume la terre sous la pelouse qui sue la fraicheur de l’aube à la sortie de l'hotel. Ivre de bonheur, je serre le bras de ma campagne pour ne pas m’envoler. Le rendez d’affaire sans temps est à la taille de mon cœur. Comme ça! Les affaires de cœur ne se parlementent pas. Elles s’assument autant en emporte le temps! Elle m’attend. A six heures du matin!
Taxi est là, je monte devant, après les galanteries d’usage, de frayer passage, et m’assurer que la plus belle femme du monde est confortablement installée sur le siège arrière. Ma princesse qui ne rate jamais l’occasion de rendre la politesse, feint ne rien remarquer du ressort qui pointe sous son siège, menaçant une décharge pénétrante, là qu’il serait difficile à soigner. A six heures du matin!
La radio fait de son mieux, je transe sur la Surat que le chauffeur barbu accompagne du bout des lèvres. Deux kilomètres de Quran plus loin, le Taxis s’arrête en catastrophe. La radio s’éteint. Toute seule! Mon rétroviseur cadre un flic, sans étoiles qui manœuvre ses hanches, hors d’une fourgonnette collée à moins d’un pouce de notre pare-choque. Proximité. Jango s'approche de la porte arrière, l’ouvre sans avertir, et interpelle ma princesse: Qu’est ce que tu fais.. Avec celui là?
Je fais statue et garde les yeux fixés sur la route. Je sens monter l’Armageddon du siège arrière. Le flic venait de dégoupiller le poile du nez à une mère ours vachement territorialiste-farouche -militante de tout ce qui est féminin, qui connaît ses commandements aussi bien dans l’ordre que le désordre les travers compris. Aminatou tu connais rien.
Ma princesse refuse de produire sa carte de quoi que ce soit (qu’elle n’a pas) avant qu’on lui splique exactement pourquoi on l’emmerde. En français Najat 3Tabou des guêpes assoiffées sous amphétamines. Le flic s’effondre de ridicule, je ne dis rien.
Je frustre l’envie de me faire éjecter par les ressorts de mon siège, m’agenouiller devant la princesse et l’implorer de me marier. Là, maintenant, sur le trottoir parce qu'elle fera reine! Je n’ai jamais vu quelqu’un faire autant de dégât avec tant de cool, de politesse et de pause.
Je me tords à retenir un fou rire, que j’avorte fissa, à la réalisation que moi non plus je n’ai AUCUN papier, et risque de prendre le ti'déj au c o m m i s s a r i a t. A six heures du matin.
Mon tour arrive. Monsieur se fais vouvoyer, fait remarquer à l'officier sans galons qu’il fait erreur. Le flic ramasse ses os et s’en va, et c’est à monsieur de spliquer les raisons arrières du Contrat Social.. Le chauffeur rassure que les raids de taxis à la sortie des hôtels est pratique courante tôt le matin. « Ils cherchent à soutirer de l’argent aux filles, 'hachakoum' » Dur la vie d’un flic réduit à lécher d'la goutte d’C.. à six heures du matin, parceque son travail ne suffit pas. Taxi arrive à temps. Elle était là, plus belle qu’elle n’a jamais été. La ride que je lui ai donnée est toujours visible. Plus profonde et plus radieuse quand même. Je me lave les mains, range ma cravate, arrange la pâte levée, allume tafllount -poêle en argile- et commence à aplatir le batbout. Comme elle m’a appris à faire il fut un temps. Momsy, mon affaire de cœur! si je seulement je pouvais bloquer le temps.
1-Marteau-piqueur, 2-nano-synapses-réseau, 3-Préservatifs, 4-PQ, 5-Bombe, 6-Ghita. Dans le désordre.
-Des préservatifs Ozone, parce qu’il ya des trous comme ça là haut, à causes des pets des vaches pauvres qu’ils disent, et parce que je déteste aller au bordel pour fêter la retraite. A la nage.
-Un marteau piqueur.
Pour démolir mures et frontières. Parce que cette t’ain de planète est tellement petite, qu’elle s’essouffle à charrier les descendances cons de toutes les couleurs.
Pour purger le trou du juste milieu à ceux qui ne savent plus tenir sur la balance.
Pour forer une fosse au cœur de la terre, et y planter le plus grand minaret multi-confession de l’univers. A l’envers s’il le faut pour ne pas faire ombre. Parce que c’est là où se doit la foi. Au cœur.
Des nano-synapses
Avec boussole. Pour naviguer les champs minés des extrêmes, du shit transgénique, des made-in-China qu’il faut absolument avoir. Chaud svp. Des législatures qui huent les juges du jour au plaisir. Pour le plaisir. Des snipeurs qui fauchent les doigts qui pointent, coupables de trahir l’évidence qui tue.
Du PQ.
Sans puces, et sans caméscope à interprétations infra-diverses, sans compteur-haricots, avec ou sans-fil. Pour les savants qui aiment encore se sentir. Qui redoutent le trou noir qui spirale entre ZERO et UN. Pour ceux qui savent que les dangers du binôme armé, nanisent ceux du champignon maudit, qui au moins on voit venir. Que ces trous noirs sont d’une gravité qui défit l’imagination des hommes. Qu’ils tordent le vide, le son, la lumière, qu’on dit même qu’ils avalent des planètes qui n’en reviennent pas.
Ghita.
Pas la fille du notable. L’instrument charmeur pour musiciens de l’expression libre qui cherchent encore la balade qui fait danser le cobra. Parce qu’il faut dire. La métaphore. Tout ce qui reste pour ceux qui n’osent plus rien écrire.
Une bombe.
Sans silicone, habillée d’un ciel nuit, plein fourré d’étoiles sur fond infini. Un seul bouton à défaire: la lune. Parce que l’amour ne tue pas, et les feux d’artifice c’est beau à vivre. Ce beau jour de nouvel an.